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Qui aurait imaginé trouver une ville Western au cœur de la Caroline du Nord ? Certainement pas moi… C’est d’ailleurs complètement par hasard que je découvre Love Valley, dans le livre des curiosités de Caroline du Nord. On revient alors d’un petit séjour sur la côte
et on réfléchit à ce qu’on pourrait faire pour le week-end de Memorial Day deux semaines plus tard. Nous sommes immédiatement emballés à l’idée d’aller voir de plus près ce drôle de village dont on n’a jamais entendu parler. On appelle un camping, on réserve et c’est parti ! Mais avant de vous en dire plus, je vous raconte l’histoire de ce lieu unique.
Love Valley c’est le rêve de petit garçon d’Andy Baker, qui décide, en 1954, avec sa femme Ellenora, de quitter leur entreprise florissante et leur vie à Charlotte (Caroline du Nord) pour fonder une communauté chrétienne cowboy. Ils achètent, en ce sens, un
terrain dans la campagne du compté d’Iredell (à une grosse heure de route au nord de Charlotte). Une fois installé, et bientôt rejoint par son père, Andy commence à construire cette ville western rêvée. Les ranchs s’y développent, la ville s’étoffe, chevaux et cowboys
chrétiens viennent grossir les rangs et Love Valley devient une unique communauté et la « capitale » western à l’est du
Mississippi. Si la ville est un temps assez touristique, attirant personnalités politiques ou encore chefs indiens et se fait connaître, notamment, par son festival de rock, elle est aujourd’hui assez calme. Quelques visiteurs peuvent arpenter la rue principale durant les week-ends où assister aux rodéos, organisés à plusieurs reprises dans l’année, mais globalement, on y rencontre presque que des locaux. C’est d’ailleurs son authenticité qui donne tout son charme à Love Valley.
Camping au pays des chevaux
Finalement, nous ne pouvons pas nous rendre comme prévu à Love Valley pour Memorial Day à cause du temps très pluvieux annoncé ce week-end-là. Nous reportons donc notre petit séjour début juin. Le vendredi soir, je récupère Nathan et notre amie Claire à Duke University et nous prenons la route de l’ouest. Nos amis Edgard et Barbora et leur bébé Nayla ont prévu de nous rejoindre sur place, de même qu’un autre couple d’amis, Gil et Hadrien. Il est 19h quand, après environ une heure de route sur une voie rapide, nous nous enfonçons dans une campagne agricole profonde. Arrivés à destination, nous constatons que le site de camping est en fait un petit bout de terrain en face de la maison de la propriétaire. Celle-ci a transformé son hébergement en Airbnb et camping pour les caravanes et, dans une moindre mesure, pour les tentes. Passée la surprise (nous avons l’habitude d’emplacements au milieu de la nature dans des campings « classiques »), nous prenons nos marques. L’endroit est pour le moins atypique. Nous faisons le tour de la propriété, les
sanitaires sont en fait une salle de bain aménagée dans la maison et le terrain est réparti entre les emplacements pour les caravanes, des écuries et le terrain de jeu de 3 beaux chevaux. Le tout dans un style western traditionnel. Nous constatons avec amusement que notre emplacement est traversé par une grande barre de bois pour accrocher les chevaux et que nous devons coller nos tentes pour dégager de l’espace à ces derniers en cas de promenades le lendemain.
Après le montage de notre campement, nous allons faire un tour chez l’un des voisins qui vend des sacs de glaçons, sortis tout droit de son grand congélateur installé sur sa terrasse. Nous traversons la grande avenue de terre battue et passons devant plusieurs maisons en bois à l’architecture western. Nous avons l’impression de dénoter au milieu des locaux qui nous dévisagent amusés. Nous essayons de faire abstraction des petits détails plus ou moins étranges ou dérangeants comme cet énorme drapeau des confédérés plaqué sur une caravane à l’abandon ou encore celui qui orne le tee-shirt de l’un des autochtones. Nous savons déjà que nous ne nous amuserons pas à parler politique ici mais, mis à part ça, l’ambiance est bon enfant et l’expérience dépaysante dans ce cadre Far West improbable.
Entre-temps, nos amis nous ont rejoints et nous lançons le BBQ en profitant de la vue sur les montagnes en arrière plan. Les lucioles qui scintillent dans la pénombre qui s’installe viennent apporter leur touche à ce cadre unique. En fond, la musique
de l’un des voisins alterne entre country et pop-rock moderne. L’ambiance est festive, les voisins semblent s’être rassemblés autour de bières dans quelques vérandas alentour.
Bienvenue à Love Valley
Le lendemain après un petit déjeuner rapide à l’ombre de l’écurie (la température est déjà intense), nous partons à pied visiter Love Valley. Composée d’une seule rue, la petite ville Far West est uniquement accessible à pied ou à cheval. La plupart des établissements sont fermés mais la balade reste inédite, on s’attendrait presque à une bourrasque de vent précédant une fusillade entre cowboys. Des cavaliers ne tardent pas à se manifester. Probablement des touristes qui sont les seuls, à part nous, à déambuler dans la rue déserte de Love Valley. Nous entrons acheter des bouteilles d’eau fraîche dans le seul bar/saloon ouvert. La décoration est à l’image du reste de la ville et au fond trône à nouveau un énorme drapeau des confédérés… Nous prenons le temps de détailler avec amusement les petites annonces de la ville dont celle-ci juste au-dessus prévoyant une récompense de 2000$ à la personne qui ramènera ce
cheval perdu/volé avec la précision suivante : Aucune question posée
Virée dans la campagne
Après notre visite de Love Valley, nous allons explorer les environs. Nous pique-niquons au bord de la petite rivière qui coule au-dessous d’un moulin encore en état de marche que nous rejoignons par un vieux pont. Puis, nous allons voir les jolies chutes
de Moravian. Nous escaladons la paroi rocheuse puis remontons un peu la rivière, la balade est agréable. Finalement, nous allons faire quelques courses au supermarché d’à côté, les commerces étant très rares dans cette région agricole.
Une soirée pas comme les autres
De retour au camping, nous avons perdu une partie de notre groupe, rentré à Durham. Il ne reste plus que Claire, Nathan et moi pour cette dernière nuit. Et nous décidons d’aller boire un verre dans l’unique bar de la ville. Si nous avions déjà eu l’occasion de voir le décor western du bar le matin même, l’ambiance est toute autre à la nuit tombée. Le lieu est bondé et nous observons de nouveaux détails comme les soutiens-gorge accrochés au plafond en guise de décoration (dont l’un d’entre eux est entiché d’un pin’s en forme de pistolet). Nous nous sentons un peu mal à l’aise au début parmi cette communauté exclusivement composée de locaux aux airs de cowboys,
puis, nous commençons à nous détendre et jouons aux fléchettes. Autour de nous, quelques personnes essayent de chauffer la piste de danse, une quinquagénaire cherche un compagnon pour la soirée, quelques couples s’enlacent sulfureusement, le groupe enchaîne les chansons country et les autres personnes sont accoudées au comptoir ou affairées à jouer aux fléchettes ou au billard. Dehors ça fume, ça rigole et ça parle avec un accent du sud presque incompréhensible pour nous. Tout le monde est plus ou
moins alcoolisé et certaines personnes ont même du mal à tenir le cap comme notre voisin de fléchette qui semble avoir beaucoup de mal à se concentrer sur son jeu. J’essaye de convaincre Claire de rejoindre la piste pour se mêler aux danseurs qui enchaînent les pas de
quadrille sur de la musique contemporaine maintenant gérée par le DJ mais nous ne sommes pas des plus motivées et nous nous contentons d’observer. Nous passons finalement une agréable soirée, pour le moins, dépaysante.
En sortant, nous tombons nez à nez avec quatre chevaux qui attendent patiemment la fin de la soirée pour ramener leur propriétaire à bon port.