Voyager aux usa en sécurité

Voyager aux USA actuellement : quels risques réels et quelles précautions?

Voyager aux usa en sécurité

Voyager aux USA actuellement : quels risques réels et quelles précautions?

Vous le savez sûrement, mon métier c’est d’écrire sur le tourisme aux USA et d’organiser des voyages sur-mesure aux Etats-Unis. Et voyager aux USA actuellement est un sujet dont on parle beaucoup dans la presse et pas toujours en bien !

Vous avez aussi forcément entendu parler des voyageurs qui se sont vus refuser l’entrée dans le pays, voire qui ce sont rétrouvés en détention temporaire. Certains gouvernements vont jusqu’à publier des mises en garde à l’intention de leurs ressortissants. Et, logiquement, le tourisme est en baisse.

Courrier internatial rapporte que « selon les données diffusées par l’International Trade Administration, une agence du ministère du Commerce, le nombre de visiteurs étrangers a chuté en mars de près de 12 % par rapport à la même période l’année dernière alors qu’une baisse de 2 % avait déjà été enregistrée en février ».

Alors, faut-il vraiment s’inquiéter ?
Est-ce devenu risqué de voyager aux États-Unis ?
Quels sont les vrais dangers, et surtout : quelles précautions prendre pour éviter les mauvaises surprises ?

C’est ce que je vous propose de décrypter dans cet article.

Un discours non politisé

Dans cet article on parle faits et on interpretera les risques réels. Je préfère être transparence, cet article n’a aucune vocation de relayer une prise de position politique, ce n’est ni le but de cet article ni le lieu pour le faire. Je vous demanderai donc de lire cet article et d’y répondre en prenant en compte cela.

Que s’est il concrètement passé ?

Les faits ont été plus ou moins graves, allant d’un refus d’entrée sur le territoire à une détention temporaire. Dans la majorité des cas, ce sont des malentendus qui ont conduit à des situations semant la panique générale au sein de la communauté des voyageurs.

Attention aux almagames

Les voyageurs concernés par ces incidents avaient des profils variés. Certains étaient titulaires d’une Green Card, d’autres disposaient d’un visa de travail, et d’autres encore étaient de simples touristes. De nombreux cas ont concerné les deux premiers profils : des résidents étrangers aux États-Unis à qui l’on a refusé l’entrée — ou le retour — sur le territoire. Certains devaient commencer un nouvel emploi avec leur visa, d’autres rentraient simplement chez eux après un séjour à l’étranger.


Aujourd’hui, je ne parlerai pas des voyageurs sous visa ou résidents sous Green Card, car ils ne relèvent pas du tourisme de loisir. Je vais plutôt me concentrer sur les problèmes rencontrés par des voyageurs sous ESTA. Il est toutefois important de distinguer ces différents cas, car la presse internationale comme les recommandations officielles des gouvernements étrangers ont parfois tendance à tout mélanger. Résultat : cela crée un flou qui entretient la confusion et rend difficile la compréhension des véritables enjeux pour les simples touristes. Une fois les histoires liées à des soucis de visa ou de Green Card écartées, les cas se raréfient mais restent bien présents, et la durcification des conditions d’entrée aux USA est réelle.
Comment cela se manifeste-t-il ?

Qui sont ces voyageurs à qui l’on a refusé l’entrée ou se sont retrouvés en détention temporaire ?

Avant d’aller plus loin, il est important de souligner quelques-unes des règles fondamentales de l’ESTA :

Rappel des règles de l’ESTA :

  • L’ESTA n’est pas un visa : c’est une autorisation d’embarquer, mais l’entrée reste soumise à l’appréciation des douaniers. Et dans le contexte actuel, cette appréciation s’est clairement durcie.
  • Toute personne ayant voyagé à Cuba depuis le 1er mars 2011 n’est plus éligible à l’ESTA, même si elle possède un passeport d’un pays éligible (comme la France, la Belgique ou le Royaume-Uni).
  • Il est strictement interdit de travailler sous une forme ou une autre aux États-Unis lorsque l’on rentre sous un visa touristique comme l’ESTA. Cela a toujours été le cas, avec de très lourdes conséquences en cas d’infraction, et cela l’est encore plus aujourd’hui. Cela touche toute forme de travail : du woofing, être hébergé en échange d’un coup de main, du babysitting… Vous n’avez pas idée du nombre de personnes qui me demandent à séjourner gratuitement dans les ranchs avec lesquels je travaille en échange d’un coup de main dans le ranch. Je ne cesse de le répéter : 1-Cela n’intéresse absolument pas les ranchs, qui vivent des revenus de ces séjours et ont déjà leur staff. 2- C’est complètement ILLÉGAL. Fricoter avec les règles est strictement interdit et sanctionnable.
  • Venir aux États-Unis pour rencontrer des potentiels prospects, faire une étude de marché… c’est aussi du travail, et c’est illégal.
  • Les douanes ont le droit de fouiller vos téléphones et vos appareils électroniques en cas de soupçons. Cela a toujours été le cas, et aujourd’hui plus que jamais. Il est donc très risqué de cacher un séjour à des fins professionnelles.

Certains des voyageurs inquiétés avaient enfreint une des règles de l’ESTA (voyages à Cuba, suspicion de travail ou découverte de formes de travail non autorisées), d’autres avaient juste éveillé les soupçons des autorités sans réelle preuve d’infraction (transport de matériel de travail, refus de donner son téléphone pour vérification, erreur administrative…). Ce sont ces cas qui inquiètent. Essayons de comprendre ce qui s’est passé et comment éviter cela.

Exemple d’un cas concret

Parfois, les conclusions peuvent se faire très rapidement. C’est le cas de deux jeunes Allemandes, Charlotte Pohl et Maria Lepere, qui ont été expulsées à Hawaï après une nuit en détention pour suspicion de prévision de travail illégal aux États-Unis. La raison : elles n’avaient pas de réservation d’hébergement, ce qui a éveillé les soupçons des autorités, et auraient mentionné une activité en ligne. Si j’ai bien compris, d’après un de leurs témoignages, la possibilité de faire peut-être une collaboration sur place a été prise pour une tentative de travail illégal. Sans plus chercher à comprendre, il a été décidé de les expulser du territoire avec effet immédiat. Mais ne pouvant se permettre de prendre le premier vol retour, elles ont demandé une extension d’une nuit : c’est dans un centre de détention qu’elles ont passé cette nuit avant d’être expulsées comme prévu le lendemain.

Il existe d’autres cas similaires, souvent liés à une suspicion de travail illégal. Il faut donc être très vigilant à respecter scrupuleusement les règles de l’ESTA, mais aussi à ne donner aucune raison de penser le contraire, car les conclusions peuvent se faire très vite et les conséquences peuvent être lourdes.

Quels sont les signes qui éveillent les soupçons des autorités ?

  • Un voyage qui peut ressembler à autre chose qu’un séjour purement touristique : venir pour une conférence, rencontrer des inconnus, avoir un but lié à son travail (légal dans son pays de résidence).
  • Des allers-retours fréquents vers le pays.
  • Des objets dans les bagages suspects (outils professionnels, médicaments suspects et sans ordonnance…).
  • Des activités publiques sensibles (militantisme, journalisme…).
  • Des anciens démêlés avec la justice.

Précautions à prendre avant de voyager aux USA

  • Avoir un visa adapté à l’objet du voyage (ne jamais mentir sur l’ESTA et vérifier que votre situation vous rend éligible à l’application de l’ESTA, notamment si vous avez voyagé en Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie, Yémen ou à Cuba).
  • Ne pas transporter d’équipement lié à une activité professionnelle.
  • Préparer ses justificatifs (réservations, vol retour, voire preuve de travail dans son pays ou autre forme d’attachement…).
  • Connaître ses droits en cas de contrôle.
  • Éviter les séjours trop longs ou trop fréquents.

Voici un petit rappel des profils de voyageurs plus suceptibles de rencontrer des soucis:

  • Ceux ayant voyagé dans certains pays interdits (listés plus haut mais vérifiez bien la liste en amont de votre voyage).
  • Ceux ayant des antécédents migratoires ou judiciaires (dépassement de séjour aux USA par le passé — même quelques jours —, refus d’entrée antérieur, visa annulé ou expulsion, casier judiciaire, même effacé ou mineur, surtout si non déclaré sur l’ESTA, fausses déclarations lors d’une demande ESTA ou à l’aéroport).
  • Ceux soupçonnés de vouloir s’installer ou travailler illégalement (touristes qui voyagent souvent et longtemps aux USA, nomades digitaux ou freelances : suspicion de travail à distance sur sol américain, voyageurs avec peu d’attaches dans leur pays d’origine, ceux avec des incohérences dans leurs réponses).
  • Ceux qui parlent de “tourisme” mais mentionnent un stage, un job, une performance artistique ou du bénévolat.
  • Ceux qui ont une relation sentimentale avec un Américain sans visa fiancé(e) ou mariage.
  • Ceux qui montrent des documents confus ou contradictoires à la douane.
  • Ceux mal préparés à l’entrée sur le territoire (manque de documents, preuves d’hébergement, itinéraire clair…).
  • Ceux dont le passeport porte la mention X, ainsi que ceux dont le genre de naissance ne correspond pas au genre inscrit sur leur passeport…

Gardez en tête qu’en cas de doute, la douane est autorisée à accéder à vos appareils électroniques (téléphone, ordinateur…). Toute activité professionnelle ou rémunérée, même dissimulée ou indirecte, peut être repérée et entraîner de lourdes sanctions.

Conclusion : faut-il renoncer à voyager aux USA ?

Non, il n’y a pas de raison de se priver d’un voyage aux États-Unis, mais il faut être informé, préparé et prudent ! Il faut surtout éviter les situations ambiguës ! Une vigilance particulière est à suivre pour les influenceurs et créateurs de contenus digitaux en voyage long, court et sans plans précis. Voilà en tous cas ce que je conseille à mes clients, et plus que jamais, je préconise de savoir s’entourer de professionnels qui connaissent bien les règles.

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