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Cela fait déjà presque 3 mois qu’Oliver est entré dans notre vie. Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous savez qu’on a pas mal baroudé pendant ces 3 mois. Si j’ai pris le temps d’écrire les récap du mois (l’article de février ici et celui de mars par là), je n’ai, jusqu’à présent, pas réussi à me poser assez longtemps pour vous raconter mon accouchement. Alors aujourd’hui, je rectifie le tir avec cet article qui revient sur les temps forts de mon accouchement.
Si vous avez lu mon dernier article sur ma grossesse, vous savez que je m’étais pas mal préparée pour mon accouchement à Barcelone que je souhaitais le plus naturel possible. Heureusement, je m’étais aussi préparée psychologiquement à ce que rien ne se passe comme prévu, l’avenir m’a montré que j’avais bien fait ?
Un pré-travail interminable
↠ En mode répétition ↞
Quelques jours avant la date de mon terme, nous nous sommes faits une soirée répétition pour être prêt le jour J ! C’était un mercredi, j’avais rendez-vous le jour-même à la maternité pour un monitoring et rencontrer une sage-femme. Quelques heures après mon retour à la maison, j’ai commencé à avoir des contractions qui se sont intensifiées pour arriver à des contractions toutes les 5 minutes pendant 2heures. Pensant le moment venu, nous nous sommes préparés et nous nous sommes rendus à la maternité au milieu de la nuit. Finalement, c’était une fausse alerte, les contractions n’étaient pas assez régulières en intensité et en durée et ce n’était qu’un pré-travail. Un épisode très douloureux avec des contractions par le dos des plus intenses qui annonçaient un pré-travail éprouvant.
↠ Patience… ↞
Les jours suivants ont été rythmés par d’autres séries de contractions de ce genre laissant par moments place à une très vive douleur sur le côté des lombaires qui m’empêchait de dormir et de m’assoir. Bref, des derniers jours qui furent très éprouvants mais nous arrivions quand même, entre les épisodes douloureux, à faire de petites balades dans le parc Güell pour nous changer les idées.
Perdre les eaux en public…
↠ Nouvelle alerte ↞
Le lendemain de mon terme, nous sommes repartis à la maternité car je suspectais une fissure de la poche des eaux. Une fois de plus, nous nous sommes préparés pour le grand moment (rangement de l’appartement, préparation des affaires du chat pendant notre absence, douche, bouclage de la valise de maternité…) espérant de tout cœur que, cette fois-ci, soit la bonne. Nous en avons eu la confirmation avant même d’être pris en charge par l’équipe médicale…
↠ Comme dans les films ! ↞
Cela faisait une petite demi-heure que nous attendions dans la salle d’attente notre tour quand j’ai commencé à avoir un nouvel épisode de contractions. Puis, tout d’un coup j’ai eu chaud et j’ai senti une grande quantité de liquide couler le long de mes jambes. J’ai alors réalisé que la sensation d’avoir l’impression de se faire pipi dessus n’était pas un mythe ? Me voilà donc en train de perdre les eaux au milieu de la salle d’attente devant tout le monde.
Mais pour autant ce n’était pas un motif pour être prise en charge immédiatement, j’ai donc dû patienter trempée et un peu déboussolée pendant une vingtaine de minutes. La situation cocasse n’a pas échappé à l’œil d’autres patientes car, à deux reprises, des femmes se sont mises à interpeller vivement le personnel, déplorant que je sois laissée à attendre dans cet état.
↠ Et c’est parti !!! ↞
Finalement, j’ai pu entrer dans le service des urgences de la maternité pour constater que le travail était en train de débuter. Il devait être aux alentours de 16h. Pendant plus de 2h, j’ai alterné les divers examens et les moments d’attente avant de faire le test du Covid. Mais ce n’était pas vraiment mon test qui importait. C’était celui de Nathan ! Sans un résultat négatif, il n’aurait pas pu entrer dans la maternité et m’accompagner tant pour l’accouchement que rester le ou les jours suivants. Suspens extrêmement angoissant donc mais le résultat est tombé, à mon plus grand soulagement : nous étions tous les deux négatifs ?
Début des festivités…
↠ Celle qui troublait le calme des lieux ↞
Entre-temps, les contractions s’étaient faites de plus en plus douloureuses. Entre le moment où j’ai quitté les urgences et ai été transportée dans notre future chambre en fauteuil roulant, elles avaient même atteint le seuil du difficilement supportable. C’est ainsi que je me suis retrouvée dans ma chambre à hurler de douleurs et troubler le calme de l’étage, commençant ma transition dans un état de transe, presque animal.
↠ Une préparation chaotique ↞
Il devait être pas loin de 20h. Je me rappelle de l’infirmière me proposant le plateau-repas du dîner, et moi déclinant immédiatement en me demandant comment elle pouvait s’imaginer que je pourrais avaler quelque chose dans cet état. Je me rappelle sa proposition de me descendre en salle de dilatation et moi lui répondant ok dès que j’aurai fini de préparer les affaires pour la salle de naissance. Je me rappelle essayer de rassembler de façon complètement décousue et saccadée la tenue de naissance du bébé, l’appareil photo, les snacks et boissons et tout ce que j’avais prévu pour m’aider à gérer la douleur pendant le travail (bouillotte, coussin…) Et je me rappelle rapidement abandonner et demander à Nathan de s’en charger.
↠ On y va ? ↞
Je me rappelle les allées et venues de l’infirmière me proposant régulièrement de descendre immédiatement (j’imagine que je devenais trop bruyante pour cet étage dédié aux parents et leurs nouveau-nés mais aussi qu’elle devait avoir pitié de moi !). Et je me rappelle surtout la violence de ces contractions par les reins qui m’ont prise par surprise. Si j’en avais déjà eu un petit avant-goût les jours précédents, ce n’était rien face à ce que je vivais à présent. Je suis descendue en civière en salle d’accouchement dans une autre dimension spatio-temporelle, n’ayant plus conscience des lieux dans lesquels j’évoluais et du temps qui s’écoulait. Je ne maîtrisais pas plus les sons qui sortaient de moi, sorte de râle animal puissant.
Dilatation 1 à 6
↠ Bébé dans la mauvaise position ↞
Je suis arrivée dilatée déjà à 2-3 dans la salle d’accouchement où nous attendait notre sage-femme. Sur place, j’ai vite compris le pourquoi de ces contractions ultra-douloureuses ! Le bébé était dans une mauvaise position, en position postérieure. Sa tête était bien en bas mais lui était dos à dos avec moi, son dos contre mes vertèbres et non contre mon ventre.
↠ Et contractions par les reins ↞
La sage-femme nous a expliqué que la pression exercée par cette position était responsable des contractions par les reins. Le bébé pouvait encore se retourner d’ici l’accouchement mais, si ce n’était pas le cas, on devrait très certainement envisager une épisiotomie et l’aider à sortir avec des forceps…Autre nouvelle pas super réjouissante : étant positive au streptocoque B (je recevais d’ailleurs régulièrement un antibiotique en intraveineuse pour éviter que le bébé n’attrape le streptocoque au moment du passage) je ne pouvais utiliser la baignoire durant la dilatation. C’était une des raisons qui me motivaient à tenter un accouchement naturel sans péridurale. Sans la dilatation dans l’eau et avec ce genre de contractions j’avais peur de ne pas supporter la douleur. Je refusai tout de même la péridurale pour le moment et me laissai le temps de la réflexion.
↠ Plus aucune maîtrise ↞
Cette partie du travail est celle dont je me rappelle le moins car c’est celle où j’ai le plus souffert. Mes souvenirs sont très vagues. Nathan me dit que j’ai pris une douche pour me soulager, impossible de me rappeler ; )
En revanche, ce dont je me rappelle, c’est cette sensation de perdre totalement la maîtrise de mon corps et de la situation. L’impression de ne pas arriver à mettre en pratique toutes les techniques de gestion de la douleur que j’avais apprises et auxquelles je m’étais préparée. Bien sûr, j’essayais, bien sûr cela a, en partie, fonctionné mais qu’il était frustrant de sentir mon corps se contracter de toutes ses forces avec une telle violence… Quand je savais qu’il fallait essayer d’accueillir la contraction le plus sereinement possible en essayant de se détendre. Je me rappelle encore ce conseil : « bouche molle, col mou » autant dire que ma bouche n’était pas molle du tout et émettait plutôt des sons à réveiller les morts.
↠ Péridurale ou pas ↞
Un de mes souvenirs les plus clairs durant cette période est la négociation de la péridurale déambulatoire. Pour rappel, il s’agit d’une péridurale très légère (elle ne se pratique pas encore dans tous les hôpitaux) qui permet de soulager la douleur sans paralyser le bas du corps. Le travail n’est, ainsi, pas ralenti et on reste maître de son corps et des sensations notamment au moment de l’expulsion. Tout est allé très vite pour moi mais, à 6 de dilatation, j’ai demandé à avoir cette péridurale, qui était, à l’origine, (avant que j’envisage de tenter un accouchement complètement naturel) mon plan de naissance.
↠ En mode négociation ↞
Mais l’anesthésiste n’était pas très partante et m’orientait plutôt vers une péridurale classique. Vu le stade avancé du travail et la violence des contractions, elle pensait probablement que cela ne suffirait pas et que la péridurale déambulatoire ne fonctionnerait pas jusqu’au bout. Pour ma part, sachant que je pourrais, à tout moment, demander la péridurale classique, je ne voyais pas d’inconvénient à tester cette option. Les pourparlers m’ont semblé interminables. Au total, l’anesthésiste est venue 3 fois en discuter avec moi avant d’accepter de me la poser, peut-être pensait-elle que j’allais changer d’avis entre temps. Je me suis demandée même, à un moment, si elle avait bien ce type de péridurale car il m’a semblé les entendre parler du sac de produit anesthésiant qu’ils ne trouvaient pas….
Finalement, j’ai été transférée dans une autre salle d’accouchement car le monitoring de la mienne ne fonctionnait pas et l’on m’a enfin injecté cette péridurale déambulatoire ou une sorte d’anesthésiant similaire car il me semble que le médecin m’a expliqué que le produit fonctionnait comme la « vraie » péridurale déambulatoire mais entre la fatigue et la barrière de la langue je n’en suis pas sûre. Entre temps, je pense que je suis maintenant dilatée à plus de 7.
Dilatation 7 à 10…
↠ Break paisible ↞
Cette partie restera dans ma mémoire la plus paisible et la plus agréable du travail. La péridurale déambulatoire a rapidement atténué l’intensité des contractions qui restaient douloureuses mais très supportables. J’ai pu vraiment mettre en pratique, à ce moment, tous les conseils et techniques apprises et être vraiment actrice du travail. La plupart du temps au sol, le haut du corps appuyé sur ma swiss ball (grosse boule de fitness), j’ai pu accompagner les contractions en respirant.
↠ On y est presque (ou pas…) ↞
La dilatation a ainsi rapidement atteint les 9-10 mais les douleurs se sont faites à nouveau très vives, la péridurale commençant à faire moins (voire plus) effet. Si à un moment on a eu l’impression que finalement tout irait très vite et que le bébé serait bientôt avec nous, probablement vers les 23h-minuit, le travail a commencé à stagner. Non seulement le bébé n’était toujours pas dans la bonne position mais il ne s’engageait pas dans le bassin. On était dans un nouveau cas de figure : les forceps et l’épisiotomie seraient le meilleur des cas, car si le bébé ne descendait pas, il faudrait carrément envisager une césarienne.
↠ Une péridurale immédiatement SVP ↞
La dilatation étant à son stade maximum, tout comme la douleur des contractions revenues au galop et au vu des perspectives énoncées, j’ai réalisé que j’avais fait le maximum pour accompagner le travail et que j’avais besoin, à présent, de la péridurale pour faire face à la suite. Cette fois-ci, l’anesthésie a été plus longue à agir, à mon grand désarroi, mais m’a complètement soulagée de la douleur. En revanche, je n’étais plus en mesure de me lever.
↠ On tente le tout pour le tout ↞
La gynécologue est venue constater la très forte probabilité de césarienne mais nous a laissés du temps pour essayer encore d’envisager un accouchement par voie basse. Doses carabinées d’ocytocine, position sur le côté, intervention manuelle pour essayer d’attraper la tête du bébé et le retourner…, on a tout essayé pendant plusieurs heures !!! J’ai même poussé pendant une petite demi-heure pour aider le bébé à s’engager mais, malgré tous nos efforts, cela n’a pas marché. Si le bébé n’était pas loin (on voyait déjà sa chevelure brune), il semblait bloqué à l’entrée du bassin.
↠ Changement de plans ↞
Au milieu de la nuit, la gynécologue est finalement revenue pour confirmer que le bébé était trop gros et trop mal positionné pour descendre et nous a annoncé qu’on allait débuter la césarienne. Le calme presque irréel qui régnait dans la salle d’accouchement s’est dissipé et, rapidement, tout le monde s’est activé pour préparer l’intervention (le personnel m’a préparée et s’est préparé) alors que Nathan partait enfiler la tenue de bloc obligatoire. Nous sommes partis, peu de temps après, pour la dernière et non moins éprouvante partie de cet accouchement imprévisible.
Césarienne surprise
↠ Arrivée au bloc ↞
A la douceur des lumières de la salle nature se sont succédés les néons et l’ambiance plus anxiogène du bloc opératoire. Pour autant, je n’étais pas stressée. Fatiguée, peut-être, un peu résignée mais plutôt sereine malgré la tournure imprévue de cet accouchement qui s’annonçait rapide mais qui jouait, finalement, les prolongations. C’est une dizaine de personnes qui s’activaient autour de moi et de Nathan qui se tenait à côté, entre moi et une belle panoplie de machines médicales.
↠ Let’s do it !!! ↞
Une fois tout le monde à son poste et l’anesthésie injectée, l’opération a commencé. J’ai d’abord ressenti le cisaillement de l’ouverture sans douleur puis, un gros quart d’heure plus tard, la sensation très déstabilisante, à la limite du douloureux, qu’on me retournait les entrailles. Peu de temps après, à 5h33 précisément, un pleur a brisé le silence et j’ai aussi versé ma larme de fatigue, de soulagement et de bonheur. Rien de ce qui nous a été proposé ne s’est déroulé : je n’ai pas pu récupérer le bébé lors de sa sortie et on n’a, finalement, pas proposé à Nathan de couper le cordon mais mon bébé semblait aller bien et c’était suffisant pour moi !
Rencontre avec notre bébé
↠ La plus belle des surprises ↞
Une sage-femme est venue nous présenter notre bébé, elle a écarté ses jambes nous laissant la surprise du sexe. Et quelle surprise !!!! Si j’avais le sentiment, au début de ma grossesse, que c’était un garçon, quelques interprétations (finalement hasardeuses) nous avaient laissés penser par la suite que nous attendions une fille. Quelle magnifique surprise donc de découvrir ce baby boy ! J’étais tellement aux anges mais, rapidement, on me l’a retiré pour aller faire les premiers examens de routine.
↠ Une attente interminable ↞
Nathan a pu l’accompagner mais moi, qui avais à peine eu le temps de voir son visage, suis restée pour la suite (bien moins agréable). Je savais qu’il restait à faire sortir le placenta et recoudre le tout mais je pensais que ça serait rapide. Loupé, cela m’a semblé interminable et par moments douloureux, l’anesthésie faisant moins effet. Je m’en plaignais régulièrement mais il aura fallu attendre la fin de l’intervention pour qu’on m’augmente la dose, me paralysant, cette fois-ci, complètement le bas du corps mais trop tard. Entre-temps, j’avais vomi de douleur et de fatigue, ma tension avait beaucoup chuté et j’avais l’impression de perdre régulièrement connaissance. Je n’étais donc pas au top de ma forme pour accueillir mon bébé qui est resté en peau à peau contre son papa pendant ce temps-là. Cela a été difficile pour moi de ne pas le voir pendant si longtemps. Le temps de terminer l’opération, que ma tension redevienne correcte et que je reprenne mes esprits en salle de réveil, il m’aura fallu attendre près d’1h30 entre la naissance de mon bébé et le moment où je l’ai enfin tenu dans mes bras.
Il était près de 7h lorsque nous avons appelé nos parents pour leur annoncer la nouvelle et avons pu savourer ce moment de bonheur après une nuit si éprouvante tant physiquement que mentalement !!!
Difficile de résumer un moment si fort en peu de mots, vous comprendrez donc pourquoi cet article est si long !!! Et comme je ne peux pas écrire indéfiniment, je me force à m’arrêter ici (pour le moment) mais je vous raconte bientôt, promis, mon séjour à la maternité, vous parle du prénom du bébé et vous fais un petit bilan des temps forts d’un accouchement en Espagne.
Et si vous voulez échanger au sujet de cet article, ça se passe dans les commentaires tout en bas.