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Les vacances n’étant pas monnaie courante aux Etats-Unis (environ 2 semaines par an), lorsqu’il y a des jours fériés, il faut en profiter! Heureusement, de nombreux jours fériés tombent des lundis ou vendredis offrant de longs week-end et l’occasion de faire du tourisme. C’est le cas pour Mémorial Day qui est chaque année le troisième lundi de mai et qui rend hommage aux membres de l’armée américaine tués à la guerre (toutes guerres confondues).
Nous avons donc décidé d’en profiter pour partir faire du camping avec des copains dans les montagnes à l‘ouest de la Caroline du Nord. Ce n’est pas la première fois que nous nous rendons dans cette partie de l’état. Nous avons en effet, déjà visité les célèbres SmokyMountains et la ville d’Asheville. Mais cette fois-ci, direction le lac Lure que nous avons découvert sur une peinture au Musée d’Art de Raleigh et qui nous a donné envie d’aller voir de plus près.
Nous voici donc partis le samedi matin, avec notre amie Claire, rejoindre d’autres copains, Paulo et Coco, déjà installés au camping depuis la veille.
Balade et ascension à Chimney Rock State Park
Vers 12h30 nous arrivons à destination après presque 4 heures de route et rejoignons nos amis dans le Chimney Rock State Park dont l’entrée, de 13$ par personne, nous surprend (les tarifs des parcs d’état étant habituellement inférieurs à 10$ et par véhicule). Le parc est connu pour ses nombreux chemins de randonnée mais surtout pour son immense promontoire rocheux de près de 100 mètres de haut qui offre des vues uniques sur la vallée verdoyante et la rivière Broad qui scinde la danse forêt jusqu’à rejoindre le lac Lure un peu plus loin.
Pour bien débuter ces mini-vacances, nous démarrons avec un barbecue sur une aire de pique-nique dans une épingle de la route qui serpente dans la montagne jusqu’au point de départ des balades. Difficile par cette chaleur et cette humidité de se décider après manger pour randonner mais le parc a l’air très chouette. Il faut se motiver ! Nous débutons par une petite balade jusqu’à la cascade de Kickory Nut Falls.
Dommage qu’il y ait tout ce monde, nous nous serions bien trempés dans le petit point d’eau mais nous devons nous contenter d’un bain de pied et des projections d’eau. A présent que nous nous sommes chauffés, nous sommes prêts à entamer la montée des innombrables marches rejoignant les différents points d’intérêt du parc. Même si l’ascension est rude sous cette chaleur, nous sommes récompensés par la jolie vue sur la vallée verdoyante traversée par un bras du lac Lure. Mais la grimpette n’est pas terminée ! Encore de nombreuses marches nous séparent du célèbre rocher vu sur la plupart des photos représentant les montagnes de l’ouest de la Caroline du Nord.
De là, nous prenons un peu plus de hauteur et la vue y est encore plus impressionnante. Et comme nous sommes courageux, nous poursuivons notre ascension jusqu’au dernier point de vue qui offre un panorama imprenable sur toute la vallée.
Baignade ratée au lac Lure
Après ces efforts, nous n’avons qu’une envie, nous baigner ! Cela tombe bien, le lac Lure qui est le motif de notre venue dans ce coin, se trouve tout prêt. Nous roulons jusqu’à une plage qui s’avère : 1- payante (environs 10$…) 2- en train de fermer. Rrrhhh…C’est pas grave, nous n’avons pas besoin de sable et de plage aménagée, nous trouverons un autre endroit pour nous baigner. Or, sur la partie du lac que nous longeons, il n’y a pas d’accès au lac en raison des propriétés privées ou de la forêt qui s’avance jusqu’à l’eau…Tant pis, nous nous rafraîchirons dans la piscine du camping ! En attendant, nous profitons de l’air dans la décapotable de l’amie de Claire qui habite en Caroline du Sud et qui nous a rejoint entre temps.
Camping dans l’Amérique profonde
Après un arrêt courses, nous découvrons notre camping. Nous avons testé pas mal de campings depuis notre arrivée aux Etats-Unis dans les parcs nationaux et les canyons de l’Ouest, en Floride, sur le littoral ou dans les terres de la Côte
Est, dans le Sud… mais aucun comme celui-ci ! D’habitude, nous sommes dans des endroits plus touristiques fréquentés essentiellement par des vacanciers ou des touristes pour le week-end.
Ici, dans ce petit camping, au prix très abordable, perdu dans les montagnes, nous sommes entourés de locaux venus passer leur week-end de Mémorial Day au vert. Les campeurs semblent issus d’une classe sociale aux revenus modestes. Et, contrairement, à ce que nous connaissons à Durham, où les classes populaires sont souvent afro-américaines ou latinos, ici tout le monde est blanc. Certaines familles arborent même fièrement le drapeau des confédérés (pour en savoir plus sur le drapeau des confédérés, c’est par ICI). Nous sommes entourés de ce que l’on appelle, ici, familièrement des « rednecks ». L’expression redneck (signifiant littéralement cou rouge car grillé par le soleil dans les travaux aux champs ou en plein air) désigne les personnes vivant en campagne. De façon plus générale, elle désigne péjorativement des personnes à la fois issu d’un milieu rurale mais
aussi rétrograde souvent nationaliste, voire même raciste. En cherchant notre emplacement, nous découvrons des familles, pour la plupart en surpoids, installées dans des tentes ou des caravanes avec un campement assez chaotique. Les enfants jouent alors que les parents, vêtus de tenues légères et largement tatoués, sont attablés une bouteille de bière à la main.
Du côté de la piscine, où nous prenons plaisir à faire quelque brasses, un préfabriqué accueille différents jeux ou des adultes jouent au billard. Une quinquagénaire en sort, vêtue d’une mini-jupe et d’un soutien-gorge de maillot, toute tatouée et avec une immense balafre sur son ventre généreux pour écraser sa cigarette. On se croirait dans un film !
Après la première sensation un peu étrange et désagréable à chaque fois que l’on voit le drapeau des confédérés fièrement dressé, nous nous sentons plutôt bien dans ce camping dans la nature même si la propreté et le nombre des sanitaires restent
à revoir.
Après avoir installé notre campement, nous terminons notre journée comme nous l’avons commencé autour d’un barbecue. Première soirée de camping sans faute! Avec les incontournables : bières, barbecue et chamalows grillés.
Dimanche pluvieux
Le beau temps n’est pas au rendez-vous de ce deuxième jour de camping. Nous décidons de trouver donc des activités où nous ne serons pas trop exposés à la pluie. Nous partons à Asheville située à une heure de là et
déjeunons dans la crêperie française, Le Bouchon, que nous avions déjà testée lors de notre
précédente venue. Puis, nous baladons un moment dans le joli centre ville animé avec ses sympathiques boutiques et ses piétons (choses rares dans cette région).
Mission Escape Room
Le matin en nous réveillant, nous avons décidé de réserver une activité qui nous tentait depuis un moment : une Escape Room. Il s’agit d’un jeu d’évasion grandeur nature.
Enfermés en groupe dans une pièce, les participants doivent résoudre un mystère pour pouvoir sortir de la salle et gagner. Le jeu fait appel à l’esprit d’équipe et à la réflexion et le but est de fouiller la salle pour découvrir des clés, indices, codes pour résoudre l’énigme. Nous voici donc en début d’après-midi sur le lieu à attendre notre tour.
Un quart d’heure plus tard, nous sommes en train d’être briffés sur le but du jeu et abandonnant téléphones et appareils photos. Puis, nous pénétrons dans une pièce sombre. Moi qui craignais un sentiment de claustrophobie, je suis rassurée, la pièce est assez grande et l’on se prend vite au jeu, oubliant le reste. Le décor est bien fait, un billard trône au milieu d’un
bureau appartenant au chef de la Mafia, notre ancien patron qui en veut à notre vie et que nous devons faire tomber. Rapidement, nous trouvons des indices, des codes, des lettres sans comprendre quoi en faire, puis petit à petit cela se met en place, nous ouvrons des coffres, des cadenas, découvrons d’autres indices. Au milieu de la partie, notre guide, joignable par le tchat installé sur une tablette à notre disposition et que nous pouvons solliciter 5 fois prend contact avec nous en nous indiquant d’essayer d’allumer la lumière. Nous découvrons un boîtier puis trouvons le bon code et la lumière se fait. Nous qui pensions que cela faisait partie de l’ambiance et qu’on ne pouvait pas y toucher ! Dommage, nous avons perdu pas mal de temps car, avec la lumière, de nombreux indices apparaissent. Nous découvrons le code de l’ordinateur, différents
fichiers, d’autres codes… Nous découvrons aussi plusieurs bouchons associés à des chiffres que nous arrivons à remettre en ordre et qui, nous semble-t-il, permettent de trouver le code pour sortir. Mais il nous reste encore à trouver les preuves
pour faire tomber le chef de la Mafia. Malheureusement, la sonnerie retentit, le jeu est fini. Notre guide nous explique que nous avions bien trouvé le code pour sortir mais qu’il nous manquait la liste à imprimer située sur une clé USB dans un tiroir que nous avions mal fouillé… Dommage… Mais nous avons tellement aimé que nous sommes déjà en train de regarder s’il y en a à proximité de chez nous pour remettre ça !
River Art District
Après cette activité très amusante, nous reprenons la route d’Asheville pour aller nous balader dans le River Art District, qui comme son nom l’indique est un quartier artistique au bord de la rivière. Nous nous promenons un moment entre les jolis bâtiments colorés, les galeries et magasins d’art puis reprenons la route du centre-ville pour aller prendre l’apéritif en centre-ville avantde rentrer au camping pour une traditionnelle soirée barbecue !
Notre horodateur super moderne !
Journée Tubing
Déjà la dernière journée de ces mini-vacances qui débute par un brunch au camping. Après avoir remballé notre campement, nous allons faire du tubing sur la rivière. C’est à dire que nous allons descendre la rivière confortablement installés sur nos bouées sans avoir rien de plus à faire que de profiter du moment et nous amuser ! Sur le lieu de location, ce sont encore des locaux qui sont au rendez-vous et nous poursuivons notre immersion au cœur de l’Amérique profonde bientôt
agrémentée par quelques péripéties…
Aventure n°1 : le bus sans frein !
En maillot, chaussures d’eau au pied, nous prenons place à bord du bus qui doit nous conduire au départ de la balade. Nous papotons quand tout d’un coup les gens s’affolent et le bus recule ! Heureusement, un jeune saute sur le frein à main qu’il relève nous évitant d’écraser les personnes faisant la queue pour acheter leurs billets juste derrière et de finir dans la rivière ! Le chauffeur qui est descendu a semble-t-il oublié d’enclencher le frein à main !!! Après cette distraction, nous partons rejoindre le point de départ plus haut sur la rivière. L’eau est fraîche mais supportable, nous nous installons et nous laissons glisser au fil de l’eau rencontrant parfois des petits rapides pour pimenter cette descente.
Aventure n°2 : sauvetage de mamie en détresse!
Vers la fin de la balade, une rencontre va encore pimenter notre aventure... Alors que nous nous nous arrêtons pour regarder des jeunes sauter, une vielle dame attire notre attention. Elle est paniquée et n’arrive pas à remonter sur sa bouée. Elle semble là depuis un moment, elle est épuisée, gelée, perdue, pleure et nous implore de l’aider. Nous essayons pendant près d’un quart d’heure mais le bord de la rivière n’est pas accessible et il y a trop de fond pour avoir pied. Finalement, nous trouvons un endroit où nous avons pied et l’aidons à remonter en selle puis nous la prenons sous notre aile pour la reconduire au niveau de la location des bouées. Elle serait venue avec son petit-fils qu’elle doit rejoindre mais nous nous demandons si elle n’est pas ivre et si cette histoire de petit-fils est bien vraie. En attendant, nous descendons la portion de rivière qui nous sépare de la fin en tenant sa bouée de chaque côté et en la positionnant entre nous et, à nos côtés, elle reprend le sourire et papote sans arrêt. De retour sur la terre ferme, nous constatons que sa gourde ne contient en effet pas d’eau mais de la bière et, qu’au regard de ses propos incohérents, elle n’est pas très fraîche. Finalement, elle retrouve bien son petit fils qui la ramène en voiture. Il semblait être avec le groupe qui sautait dans l’eau et elle devait être en train de le regarder. Difficile à imaginer comment on peut laisser une personne de cet âge-là sous l’emprise de l’alcool, sans surveillance, dans une rivière…
C’est sur cette note que se termine notre week-end de Memorial Day.