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Canada, enfin !
Après un arrêt dans le Massachusets, mon père et moi prenons la route du Canada, où nous prévoyons de passer 10 jours de vacances, plus précisément en Gaspésie.
Sur l’autoroute Trans-Canada
Partis de bonne heure de Bangor, nous roulons sur la Highway Trans-Canada. Rapidement, la route prend un air de Grand Nord, la forêt se fait moins dense et plus haute et des montagnes se dessinent en arrière plan. La frontière Canadienne se rapproche.
En fin de matinée, nous arrivons au poste de contrôle. La queue est moins longue pour entrer au Canada que coté Etats-Unis et en une dizaine de minutes, nous nous présentons devant l’officier. Chouette, on peut demander un agent francophone, cela fait drôlement plaisir de parler sa langue natale avec des personnes inconnues.
Peur bleue !
Après avoir présenté nos papiers et répondu à quelques questions classiques : qu’est ce qu’on vient faire au Canada, combien de temps on reste, où on va et qu’est ce qu’on a dans la voiture, nous entrons sur le sol canadien. Le passage de la frontière me stressait un peu car on n’avait pas réussi à avoir de réponse claire sur les documents et la réglementation pour un touriste passant des Etats-Unis au Canada par la voie terrestre ni pour un résident des Etats-Unis. Mais en fait, si il y a d’avoir un soucis, ce sera à l’entrée des Etats-Unis, donc pas de raison de stresser maintenant en définitive. Alors que la pression retombe mon coeur s’emballe, l’agent ne m’a pas rendu mes papiers dont mon DS 2019 émis par l’ambassade sans lequel je ne peux plus rentrer sur le sol américain.
Je ne peux évidemment pas faire demi-tour et commence à paniquer. Je vois sur ma droite une aire de repos avec un office de tourisme et me précipite dedans pour expliquer ma situation. La responsable m’indique comment retourner au poste de frontière mais ma crainte est que je ne puisse pas m’adresser au poste Canadien sans faire le tour et donc devoir sortir du Canada et y re-renter. Ce qui serait évidemment impossible sans mon DS-2019. Heureusement, il y a un parking et un accès piéton au poste de frontière.
J’explique mon problème à une jeune fille qui revient quelques secondes après avec mon tas de papiers qui avait l’air de traîner quelque part dans les bureaux de contrôle. On se demande avec quel sérieux, les agents regardent les documents qu’on leur tend et réfléchissent à ce qu’il doivent en faire…En tout cas, merci pour la frayeur monsieur l’agent !!!
Grand Falls
Une demi-heure de route plus tard, nous nous arrêtons aux chutes de Grand Falls où nous pique-niquons dans la voiture sur le parking juste en face en admirant l’incroyable débit d’eau. Notre arrivée au Canada s’est accompagnée de la pluie… Finalement, la pluie cesse et nous sortons de la voiture après manger pour prendre quelques photos de la cascade. Le site en plein cœur de la ville est surprenant et si le gros barrage au dessus des cascades gâche un peu le paysage, les chutes restent impressionnantes en raison de leur puissance.
Après cette petite pause, nous nous remettons en route. Nous avons décidé de conduire au maximum pour nous rapprocher le plus possible de Percé, une jolie ville sur la pointe de la Gaspésie que nous souhaitons visiter le lendemain. Nous empruntons de petites routes de campagne et apprécions le paysage verdoyant qui se déroule à perte de vue puis traversons de charmantes bourgades.
Nous commençons à apercevoir la mer et longeons bientôt la côte. Nous entrons dans la région de Gaspésie.
Finalement, nous découvrons la région tout en roulant et la route se fait donc agréable. Nous décidons aussi de continuer jusqu’à Percé afin d’être sur place le lendemain. Mais avant, nous devons vérifier que nous trouverons un camping encore ouvert lorsque nous arriverons. Nous relevons deux adresses dans le guide et décidons d’appeler, le problème, nous n’avons pas de réseau…
Nous nous arrêtons donc à une station essence où nous cherchons une cabine téléphonique. Le jeune employé nous propose gentiment d’appeler avec le téléphone de la station. Première expérience du français façon accent Québécois, ça décoiffe !!!
Parfait, le premier camping a encore de la place disponible et la réception ferme à 22h00, nous dormirons donc à Percé ce soir. Après une pause dans une poissonnerie de bord de route pour acheter de belles noix de Saint-Jacques fraîchement pêchées et dans un supermarché pour faire que quelques courses, nous arrivons au camping de Nature Océan Chalet vers 20h30.
Après avoir réservé nos deux prochaines nuits nous arrangeons avec la réceptionniste une croisière en mer pour voir les baleines. Doris, la propriétaire appelle donc la compagnie et prend rendez-vous pour nous le lendemain à 9h00. Affaire rondement menée ! Alors que nous lui demandons quelques précisions sur le lieu et les possibilités de parking, Doris nous fait une réponse que ni l’un ni l’autre ne parvenons à décrypter. Il nous faut encore un peu de temps pour nous habituer à l’accent. Finalement, elle nous embarque dans sa voiture pour, nous pensons, choisir nos emplacements mais nous prenons en fait la route. Nous comprenons donc qu’elle nous amène en centre-ville et nous montre effectivement bientôt, où se situe la compagnie, le quai et où se garer. Vraiment adorable cette Doris ! Nous rentrons finalement pour choisir cette fois-ci nos emplacements. Le magnifique camping situé de l’autre côté de la route, offre une vue incroyable sur la baie et le rocher percé de Percé... Les emplacements des tentes sont supers. Nichés dans une épaisse petite forêt, ils offrent une végétation et une intimité qui ferait presque oublier que l’on est en camping. Après nous avoir indiqué les emplacements de libres, Doris nous fait visiter les parties communes : des sanitaires propres et à la décoration colorée, un grand salon avec télé, fauteuils, tables et chaises et de jolis abris en bois pour pouvoir pique-niquer même sous la pluie. La lumière du jour se fait de plus en plus rare et nous devons encore monter les tentes et préparer le repas.
Finalement, après cette belle visite, nous regrettons presque de ne rester que deux jours. Vers 22h00, nous rejoignons enfin notre emplacement et montons nos tentes dans la pénombre puis nous nous régalons de pâtes aux noix de Saint-Jacques.
Un jour à Percé
Après une petite séance photo matinale dans le camping, nous nous dirigeons dans le centre-ville où nous garons notre voiture sur le parking de la compagnie de croisière. Nous récupérons nos billets en échange d’environ 50 euros par personne. Nous avions le choix entre une croisière sur un plus gros bateau, un peu moins chère, ou sur un zodiac. La sortie en zodiac nous semble plus intime et nous préférons donc cette option. Il nous reste une grosse demi-heure avant le départ et nous nous rendons à pied au quai en longeant la jolie balade de bord de mer. La vue sur les falaises et le rocher est magnifique sous la vive lumière de matin.
Un quart d’heure plus tard, nous arrivons sur le quai animé où de nombreux touristes attendent eux aussi le départ d’un bateau. Une gigantesque queue se forme et une foule compacte se serre sur la petite digue en attendant la navette pour se rendre sur l’île-Bonaventure. Située juste en face dans la baie, l’île, héberge depuis quelques années, la plus grande colonie au monde de fous de bassans, ces oiseaux marins au corps blanc et aux bout des ailes noires.
Le quai se vide pour remplir le bateau qui met bientôt le cap sur la jolie île située à quelques kilomètres au milieu de la baie de Percé. Pour notre part, nous guettons toujours patiemment l’arrivée de notre zodiac avec les 6 autres personnes de notre excursion. En attendant, le guide nous pare d’imperméables jaunes puis le petit bateau arrive et nous nous installons à l’avant.
Quelques minutes plus tard, nous naviguons dans la jolie baie de Percé et nous éloignons du port pour prendre le large. La vue est magnifique et le temps est avec nous, il fait un soleil radieux.
Nous prenons très rapidement de la vitesse avant de nous arrêter. Des marsouins nagent à côté de notre bateau. Nous apercevons par-ci par là un dos foncé qui fend la mer. Nous observons un moment les mammifères qui ressemblent beaucoup à des dauphins mais qui s’en différencient par leur taille bien plus petite et leur bec moins allongé. Puis, nous poursuivons notre route en quête de baleines ou plus précisément de rorquals. Ce sont en fait des rorquals qui habitent ces eaux. Ces mammifères sont des baleines à fanons, ces plaques poilues qui remplacent les dents dans la mâchoire des cétacés et qui fonctionnent comme un filtre permettant de capturer de petites proies. Il existe plusieurs espèces de rorquals plus ou moins grosses. La baleine bleue, le plus gros animal vivant à notre époque, par exemple, est un rorqual.
Bien qu’il y ait parfois des baleines ou rorquals bleus dans la baie de Percé, nous ne verrons aujourd’hui que des rorquals communs. Le capitaine semble en avoir localisé un, nous nous rapprochons donc de l’endroit et observons religieusement la surface de l’eau. A deux heures, nous crie-t-il. Effectivement, nous apercevons une tâche noire devant nous un peu à droite, mais, le temps de tourner la tête, l’animal a déjà disparu. A 6h00 ! nous lance un des passagers. Nous nous retournons le plus rapidement possible et avons, pour certains d’entre nous, effectivement, la chance d’apercevoir le dos de l’animal. Durant un long moment, nous observons de plus ou moins loin un dos sombre ou une nageoire qui sort de l’eau. Puis, plus rien, le ou les rorquals semblent s’être éloignés, nous continuons notre route et avançons à vive allure. Même avec nos longs imperméables et en étant bien couverts dessous, il fait très frais lorsque le moteur s’emballe, mais, la sensation de vitesse est très agréable. Les cheveux au vent au milieu de l’eau, nous profitons de ce moment unique.
Le capitaine semble avoir de nouveau repéré un mammifère et nous revenons sur nos pas à toute allure pour avoir la chance d’observer l’animal ressortant pour prendre sa respiration. Effectivement, nous le voyons !
Puis, plus loin, un autre dos fait son apparition. Quelques secondes après, à l’opposé, un rorqual sort rapidement de l’eau en se tournant, j’ai juste le temps d’apercevoir le blanc de son ventre. A midi ! A quatre heures ! A neuf heures ! Cela va trop vite, mes yeux et ma tête ne bougent pas assez rapidement. Puis, une personne crie, elle vient de voir la tête d’un rorqual au loin. Zut, trop tard ! Nous passons un long moment à observer des petits bouts de l’animal qui est en train de manger et vient parfois reprendre son souffle à la surface. Mais cela fait bientôt deux heures trente que nous sommes en mer et il est déjà l’heure de rentrer.
Nous avançons en direction du port et passons devant l’île-Bonn-aventure où nous apercevons le sommet des falaises blanches qui est en fait entièrement recouvert de fous de bassans. Même de loin, le spectacle est impressionnant.
Finalement, nous n’avons pas vu de grosses baleines sortant de l’eau en sautant ou des belles queues volant dans les airs, mais se retrouver, en petit comité, aussi près des mammifères et pouvoir les suivre à vive à allure avec le zodiac est une belle expérience. De plus, la sortie en mer et la magnifique vue sur la baie et le rocher sont en soit déjà magiques.
Si je devais refaire une croisière, je ferai, cette fois-ci, comme nos amis de Durham, une excursion depuis Cape Cod durant laquelle, ils ont vu de grosses baleines nager et expulser de l’eau et dont ils ont fait une jolie vidéo que voici :
Nous revenons finalement sur la terre ferme ravis de cette excursion et avec plein de nouvelles connaissances sur les baleines et les autres cétacés fréquentant les environs.
De retour au village, nous nous baladons encore un peu puis nous rendons à la petite épicerie faire quelques courses. Le temps s’est couvert et la pluie commence à tomber dès que nous en sortons. Nous décidons aussi d’aller tester l’un des abris du camping pour pique-niquer.
Le mauvais temps limite un peu les possibilités d’activités l’après-midi mais nous avons entendu beaucoup de bien d’une ancienne épicerie devenue un musée et proposant une visite théâtralisée des lieux. Nous nous mettons donc en route pour Anse-à-Bonfils, le petit village voisin où nous trouvons le Magasin Général Historique Authentique.
A peine la porte ouverte, nous faisons un saut dans le temps. Le personnel en tenue d’époque souriant nous accueille devant un immense comptoir tout en bois et nous explique le principe de cette visite dynamique qu’ils vont animer en mêlant anecdotes et souvenirs du passé.
D’autres visiteurs arrivent et viennent grossir le groupe. La visite peut commencer. Nous commençons tout d’abord par un inventaire de l’épicerie mené avec talent par une animatrice qui nous conte l’histoire des produits en sollicitant les souvenirs de ses spectateurs et en nous racontant ou rappelant leur utilisation toujours avec beaucoup d’humour. Même si tout ne nous parle pas comme la neige dans les chaussures l’hiver… ou des produits que nous n’utilisions pas chez nous, nous sommes fascinés. Pour nous français, l’accent chantant et entraînant participe en plus au charme de la visite (même si, il faut l’avouer, parfois on ne comprend pas tout). On découvre de vieux remèdes, d’anciennes chaussures, des ustensile que l’on ne trouve plus aujourd’hui toujours accompagnés d’histoires et anecdotes tordantes.
Ensuite, un autre personnage vient nous montrer des habits traditionnels de l’époque avant de laisser sa place au propriétaire qui nous raconte comment il a, avec ses frères, reconverti il y a plus de 10 ans l’ancienne épicerie/salon de barbier de son père en ce musée qui fait de plus en plus parler de lui. Puis la visite s’enchaîne ensuite dans les différentes pièces avec plusieurs personnages. Sous forme de scénettes, nous rencontrons la peu commode gérante de l’époque qui refuse un crédit à un pêcheur malchanceux qui a une grosse famille à nourrir, puis nous passons coté barbier, où l’on nous conte les coutumes de l’époque lorsqu’on vient se faire tailler la barbe ou couper les cheveux et différentes anecdotes dont une qui retient notre attention plus que les autres : le père du propriétaire a coupé les cheveux de Mesrine alors incarcéré à la prison de Percé.
Nous terminons la visite dans la partie remise, où nous découvrons de nombreux outils et accessoires de l’époque, des pétrins, des charrettes, des cuisinières d’époque présentés toujours à travers des histoires rigolotes, des explications sur le mode de vie d’avant ou des légendes urbaines marrantes. C’est avec un grand sourire que nous sortons du musée une grosse heure plus tard, ravis de cet excellent voyage dans le passé que nous recommandons vivement. Un super moment à passer seul ou en famille ! Sur la route, nous découvrons le joli petit port du village puis nous reprenons la route en direction de Percé où nous découvrons un château puis empruntons un chemin jusqu’à un point de vue sur la baie. La vue d’en haut est vraiment splendide.
Après quelques courses dans la supérette du village, nous rentrons finalement nous préparer à dîner et nous reposer. Demain, nous rejoindrons le parc du Forillon un peu plus loin.